Comment réussir à transformer en profondeur notre organisation et développer son impact positif ? Cette question a été centrale pour mes interlocuteurs cette semaine. Je leur réponds que leur organisation doit développer 4 qualités que nous avons démontré à titre individuel pour faire face pendant le covid.
Agile : nous avons été capables de nous reconfigurer quotidiennement pour nous ajuster aux contraintes, et saisir les opportunités
L’agilité est inscrite dans nos gênes et nos mécanismes de survie. Comment se fait-il que nous ayons du mal à faire en sorte que nos organisations le soient, de manière pérenne ?
Inscrire l’agilité dans l’organisation commence par 4 actions maintenant bien connues et codifiées :
- gouverner avec une raison d’être et des ambitions évolutives,
- se coordonner et piloter l’activité avec des outils de pilotage visuel digitaux,
- raisonner en rôles et redevabilités plutôt qu’en descriptions de postes,
- créer des rituels d’équipe permettant de synchroniser nos attentes et engagements réciproques
Collaborative : nous avons su (re)créer des solidarités, des complicités tactiques, trouver des solutions innovantes à plusieurs,
La collaboration ne peut se prescrire avec des processus et des injonctions.
Elle naît de la capacité de l’organisation et de ses leaders à créer les conditions qui nous donnent envie de faire œuvre commune
Cela commence par 3 choses :
- faire en sorte que chaque équipe se dote, à son niveau d’une raison d’être et d’ambitions évolutives qui seront les boussoles permettant de piloter l’activité,
- définir le « qui fait quoi » en fonction des besoins, des appétences, des complémentarités et non des descriptions de postes,
- se doter de protocoles solides pour réguler la vie de l’équipe et traiter les désaccords avant qu’ils ne se transforment en conflits
Responsabilisante : dans le respect des prescriptions nationales, nous nous sommes pris en charge, avons trouvé des solutions locales en évitant la victimisation et les bouc-émissaires,
Ne plus parler de délégation mais de subsidiarité, le fameux « c’est celui qui fait, qui sait » tellement difficile à inscrire dans les organisations
3 choses à faire :
- alléger au maximum la structure centrale, le siège et les services support qui le composent,
- doter les unités d’outils et de protocoles sérieux qui leur permettent de fonctionner en équipes auto-organisées,
- limiter les strates et lignes managériales
Apprenant : nous avons su enclencher un processus d’apprentissage continu, de semaine en semaine, qui nous a permis d’améliorer sans cesse nos trucs et astuces pour faire face et de saisir les opportunités
Nous avons énormément appris durant cette période, mais nous n’avons pas nécessairement pris conscience encore de tout ce qui a changé en nous
L’entreprise apprenante est un concept ancien, comme souvent. Nul besoin de réinventer l’eau chaude.
3 choses à faire pour enclencher des processus apprenants :
- Développer la diversité et la variabilité des activités de chacun,
- choisir les personnes non seulement en fonction de leur compétence face à un challenge, mais en fonction des compétences à développer,
- organiser régulièrement des temps de supervision collective qui permettent de faire des arrêts sur image et rendre visibles les apprentissages réalisés.
L’enjeu est maintenant que l’entreprise intègre durablement ces 4 caractéristiques pour faire face et saisir les opportunités liées aux 3 crises à venir : économique, sociétale, environnementale
Au plaisir d’enrichir et de croiser ces apprentissages avec vos commentaires